Sous la Révolution
ARCHIVES COMMUNALES
Extrait des registres datant de l’an III de la République, portant sur le regroupement des communes pour un début de l’école primaire…
A la municipalité de Simon de l’Union, du 20 Prairial an III
Il plairait, Citoyen, que pour l’arrêté du district de Saintes, contenant le tableau des communes où il doit y avoir des instituteurs, qu’une partie de votre commune est réunie à la nôtre pour un instituteur et une institutrice et que l’autre partie est jointe à Tesson pour le même établissement.
Il s’en présente un pour occuper la place dans la dite commune, mais notre Conseil Général n’a voulu rien arrêter sans vous inviter de vous rendre quelques membres du vôtre, ici, dimanche prochain, sur les neuf heures du matin, que le nôtre sera assemblé pour délibérer ensemble sur l’adoption ou le rejet du sujet qui se présente. Nous vous prévenons que si vous ne vous présentez pas à l’assemblée indiquée, le Conseil Général de notre commune délibérera également et prendra le parti qu’il croira le plus convenable à la Chose Publique.
Salut et fraternité
Le Maire
Extraits des délibérations du « Conseil Municipal » de la commune de Cravans à l’époque de la Grande Terreur et de Robespierre
Autre extrait des registres datant de l’an second de la république
Aujourd’hui quatorze mai mille sept cent quatre vingt treize l’an second de la république française ; Nous maire et officiers municipaux de la paroisse de Cravans assemblés en la maison commune du dit lieu nous avons fait ouverture d’un paquet à nous adressé par les citoyens Charpentier et Ollivaud commissaires du district de Saintes pour le canton de Gémozac, contenant un arrêté du Conseil Général du département qui porte que les départements des Deux-Sèvres, de la Vendée, de la Vienne, de la Haute-Vienne, de la Dordogne, de la Gironde et de la Charente inférieure, fourniront chacun le nombre de vingt mille hommes, et que cette répartition se ferait en raison de quatre individus sur cent des populations ; et cela autant que faire se pourra sur les gens non mariés depuis l’âge de dix huit ans, jusqu’à cinquante ;
En date le dit arrêté du onze de ce mois, rendu de concert avec deux commissaires de la Charente, afin il est dit dans le dit arrêté du onze de ce mois de fournir un camp provisoire dans la ville de St Jean d’Angély.
Le dit paquet contenait aussi une lettre d’avis des dits commissaires portant que nous ayons à requérir du commandant de la Garde Nationale de cette paroisse de faire rendre sa troupe jeudi matin seize du présent mois à Gémozac chef lieu de canton, afin de composer le nombre de trente neuf individus que cette paroisse doit fournir ainsi qu’il est fixé par la dite lettre.
Salut et fraternité
Le maire
N° 43 – Aux administrateurs du district de Xantes, le 20 Floréal, an 2 de la République Française, une et indivisible.
Chargé par la municipalité de Boutenac et par le citoyen Sériget, agent national du district, de mettre un bouvier en réquisition et de faire marché avec lui pour rendre à l’administration du district, le reste des meubles du prêtre Juliard, déporté, ci devant curé de Boutenac, nous y avons obéi de suite et vous recevrez par le bouvier chargé de la présente, les meubles en question . Nous avons arrêté marché pour 25 livres que vous voudrez bien lui donner.
La municipalité de Gémozac nous a instruits qu’il y avait au district 450 livres de charbon destiné pour notre commune, nous vous invitons à le remettre au bouvier qui nous l’amènera, vous nous marquerez le prix afin que nous vous le fassions passer.
Salut et fraternité
Le maire
N°8 – Autre copie de lettre écrite à un volontaire de la commune le 22 pluviose, an second de la république.
Il est étonnant, citoyen Birot, que depuis près de 3 semaines que tu es de retour de ton bataillon, sans congé de maladie, tu n’aies pas apporté à la maison commune, ton congé qui te permet sans doute de demeurer si longtemps ici. Ton silence nous ferait croire que tu es déserteur et que tu as abandonné ton bataillon furtivement.
Si tu es nanti du congé que tout militaire doit se munir en s’absentant de son régiment, viens nous le communiquer le plus tôt possible. Si au contraire, tu n’en as pas, il faut te disposer à partir de suite ; la loi nous le commande et nous ne voulons pas qu’elle soit enfreinte par personne.. D’ailleurs, non seulement tu t’exposerais aux peines qu’elle contient, mais encore tu y comprendrais, par ta désobéissance, tes plus proches parents.
Salut et Fraternité
Le Maire
N°40 – Aux administrateurs du district de Xantes, du 10 floréal an 2 de la République, une et indivisible.
Nous vous faisons passer, citoyens, le tableau des cochons mâles et femelles, qu’il y a dans notre commune, et qui au terme de la loi du 22 germinal dernier, sont en réquisition, pour la huitième partie.
Salut et Fraternité.
La municipalité de Cravans
Autre extrait des registres datant de l’an second de la république
Aujourd’hui quatorze mai mille sept cent quatre vingt treize l’an second de la république française ; Nous maire et officiers municipaux de la paroisse de Cravans assemblés en la maison commune du dit lieu nous avons fait ouverture d’un paquet à nous adressé par les citoyens Charpentier et Ollivaud commissaires du district de Saintes pour le canton de Gémozac, contenant un arrêté du Conseil Général du département qui porte que les départements des Deux-Sèvres, de la Vendée, de la Vienne, de la Haute-Vienne, de la Dordogne, de la Gironde et de la Charente inférieure, fourniront chacun le nombre de vingt mille hommes, et que cette répartition se ferait en raison de quatre individus sur cent des populations ; et cela autant que faire se pourra sur les gens non mariés depuis l’âge de dix huit ans, jusqu’à cinquante ;
En date le dit arrêté du onze de ce mois, rendu de concert avec deux commissaires de la Charente, afin il est dit dans le dit arrêté du onze de ce mois de fournir un camp provisoire dans la ville de St Jean d’Angély.
Le dit paquet contenait aussi une lettre d’avis des dits commissaires portant que nous ayons à requérir du commandant de la Garde Nationale de cette paroisse de faire rendre sa troupe jeudi matin seize du présent mois à Gémozac chef lieu de canton, afin de composer le nombre de trente neuf individus que cette paroisse doit fournir ainsi qu’il est fixé par la dite lettre.
Salut et fraternité
Le maire
N° 6 – Copie de la lettre du 16 pluviose écrite à la municipalité de Gémozac en réponse à la sienne.
Si nous avons tant tardé, Citoyens, à répondre à votre lettre du 1er de ce mois, par laquelle vous nous demandez l’état des canons des carabines qu’il y a dans notre commune, ainsi que le nombre des armuriers, et des platines à fondre le suif ; c’est la citoyenne Grossard qui demeure depuis quelques mois à Montpellier qui en est cause, qui en a une et de laquelle nous n’étions pas sûrs, mais vous pouvez la comprendre sur votre état, c’est la seule que nous ayons ici.
Quant aux deux autres articles de votre lettre, concernant les canons de carabines, et les armuriers, il n’y en a point dans notre commune, et nous ne pouvons par conséquent vous en donner l’état.
Salut et Fraternité.
Le Maire
Extraits des délibérations du « Conseil Municipal » de la commune de Cravans à l’époque de la Grande Terreur et de Robespierre
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Le douzième nivose l’an second (1) de la République Française une et indivisible sur les neuf heures du matin les maires et officiers municipaux de la commune de Cravans assemblés au lieu ordinaire de leurs délibérations, un d’eux a donné lecture de l’article second de la loi du 24 frimaire dernier contenu dans le bulletin de la convention nationale, lequel doit servir de publication ainsi qu’il est dit à l’article dix huit de la même loi.
Portant le dit article second, que les municipalités feront état et procès verbal chez tous les percepteurs de deniers publics de leur commune, du nombre et de la valeur des assignats (2) démonétisés qui se trouveront dans leurs caisses ; en conséquences et vu le réquisitoire du procureur de la commune pour l’éxécution de la dite loi, arrêtent que les citoyens Pougniaud et Noël officiers municipaux accompagnés du dit Procureur de la commune se transporteront sur le champ au domicile du citoyen Cormier la Sauzay, receveur des impositions de cette commune, assisté du secrétaire greffier, afin de dresser état et procès verbal de la valeur et du nombre des assignats démonétisés qu’il peut avoir en sa caisse conformément au dit article second, de la loi du dit jour vingt quatre frimaire dernier.
Fait et arrêté en la maison commune du dit Cravans.
Dupuy, Maire.
(1) Autrement dit premier 1er janvier 1794
(2) Assignat : à l’origine il s’agissait d’un titre d’emprunt émis en 1789 par l’Etat pour faire face à ses dépenses dont la valeur était assignée sur les biens nationaux confisqués au clergé. Devenus monnaie en 1791, les assemblées révolutionnaires ont multiplié les émissions. Il en découla une période
de très forte inflation.
Extraits du registre servant à transcrire la correspondance de la municipalité de Cravans, paraphé et numéroté dans toutes ses pages par moi, Jean Dupuy, maire de la commune du dit Cravans, commencé le 12 pluviose, an second de la République Française, une et indivisible.
Dupuy, Maire.
N°1 – Copie de la lettre écrite le 12 pluviose an 2 de la République, au Directoire du district de Xantes (Saintes).
La commune de Cravans, Citoyens, ne peut déférer à la demande que vous lui faite par votre arrêté du 26 nivose, de faire rendre à Xantes, avant le 15 du courant, neuf quintaux de blé froment, pour sa cotte part dans les approvisionnements du port de Rochefort ; car loin d’en pouvoir donner, la commune va incessamment faire une pétition aux représentants du peuple pour obtenir des subsistances.
Laquelle lettre est signée du maire, des officiers municipaux et de l’agent national, et envoyée au district par la première occasion.
Salut et fraternité
Le maire